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Naissance d'un crabe
05/04/2010 16:07
Février 2001
Très étrange ce que je viens de découvrir, ce matin... Une petite "boule", là, dans la partie supérieure de mon sein droit. Plutôt intriguée qu'inquiète, dans les toutes premières minutes, je m'attarde sur cette invitée surprise, et m'applique à la cerner d'un peu plus près. Oui, vraiment très étrange...
C'est bientôt mon anniversaire, alors, pas de nuages à intégrer dans le ciel de ma vie, car des festivités se profilent à l'horizon ! Je fixe mon esprit sur la seule réussite de cet évènement tant attendu.
Et pourtant... J'y pense... Je vérifie chaque matin, chaque midi, chaque soir : elle est bien là, toujours là !
Je ne dis mot aux membres de ma famille, mais j'aborde le sujet avec ma collègue de travail, à laquelle je confie mon angoisse latente.
- ne te ronge pas le sang, va consulter rapidement, au moins pour te soulager, me dit-elle, en dissimulant maladroitement sa propre inquiétude.
Je ne bouge pas...
La petite fête donnée en mon honneur bat son plein, et pourtant je ne puis m'empêcher de faire un arrêt sur image, et laisser ma main partir à la recherche de cette grosseur, qui avec un peu de chance, aurait à présent disparu (?). Tout le monde s'agite et s'en donne à coeur joie.
Je ne parviens pas à me glisser dans cette ambiance bien joyeuse. Dire qu'ils ne se doutent pas ! Pas même mes propres enfants que je regarde se détendre, sans une ombre au tableau. En ce qui me concerne, moi, bien sûr, j'ai une petite idée...
Et puis tout va très vite : visite gynécologue, échographie, mammographie (la dernière datant d'à peine 18 mois) ponction dans l'urgence, et prise de rendez-vous dans un Service Oncologie. Les choses se précisent, j'avais donc bien "vu".
Résultats de la ponction sans appel : un crabe dans la besace, moi qui déteste les bêtes à pinces, et ne les approche jamais tant je les redoute !
Vint l'heure de la tumorectomie, accompagnée d'un curage axillaire, et l'attente de la conclusion anapath. Seule la radiothérapie avait été évoquée, et voilà qu'on m'annonce, courant juin, qu'une chimiothérapie sera impérative, car quatre ganglions sont déjà atteints.
Mi-juin, les manoeuvres médicales commencent. Chimiothérapie horrible et éprouvante, à vivre par quatre fois. Mon état de santé se délabre à grande vitesse. Nausées violentes, vomissements épouvantables, et cette impression horrible de ne pouvoir lutter contre ce colocataire indésirable.
Pourtant, je le fis... Je ne saurai dire comment... Cela ne devait pas être mon heure, tout simplement !
Après ce traitement immonde, 30 séances de radiothérapie, puis une hormonothérapie à suivre pendant une période de 5 ans, pour contrer une éventuelle récidive.
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La récidive
05/04/2010 16:36
Mai 2005
Les contrôles annuels se succèdent, de 2002 à 2005. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, et je finirais presque par croire que... tout cela est bien fini.
Hélas, la bête à pinces n'a pas dit son dernier mot... Lors d'une investigation de contrôle par mammographie-échographie, une récidive est mise à jour (microcalcifications cicatricielles), et une biopsie devient inévitable. Le verdict est terrible : ablation du sein incontournable !
Il ne s'agit que d'une récidive "peu active", mais forcément évolutive et donc, aux grands maux les grands moyens. Tout va à nouveau très vite, et le 18 Août, je me réveille dans la peau... d'une Amazone. J'avais eu tant de mal à l'imaginer cet instant ! Il était là ! Comment ne pas se soumettre à cette épreuve des plus injustes et des plus infâmes.
C'était le prix à payer, m'a-t-on précisé, pour être "tranquille", et laisser la vie reprendre son cours...
Début septembre, alors que j'angoissais profondément de devoir revivre le parcours infernal d'un traitement lourd, à ma grande joie - et surprise -, les résultats de l'anapath sont rassurants. Pas de suite médicale à envisager. On maintient la surveillance rapprochée, et on avisera le moment venu, éventuellement.
Oufffff ! Quel soulagement, quelle libération ! Je me voyais à nouveau malade, le crâne dégarni, et la santé délabrée.
C'est ainsi que quatre années passèrent, quatre années... où j'ai pu reprendre une vie presque normale, tout en réalisant bien que je n'étais plus du tout la même, au bout de toutes les souffrances endurées. Plus la même résistance, plus la même force physique et mentale, et le plus dur à encaisser, cet énorme décalage avec les autres, qui passent leur temps à se plaindre de petits maux - sans importance - au lieu de profiter du bonheur d'être en - relative - bonne santé.
Les centres d'intérêts changent aussi : finies les basses considérations très "terre-à-terre". Pas de doute, une telle maladie vous propulse bien au delà de la sphère "matérialiste", et donne une dimension toute autre à la vie de chaque jour. C'est ainsi qu'on regarde la Société s'agiter pour des raisons futiles, alors qu'un monde parallèle est là, tout près, et que tant ne voient pas, ne veulent pas voir surtout. La maladie fait peur, la maladie dérange, mais les malades sont "courageux", ils n'ont donc besoin de personne...
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Saison 3
05/04/2010 17:09
Mai 2009
Il se passe des choses quand même bien étranges... encore !
De plus en plus de difficultés à trouver le sommeil. Et lorsque j'arrive enfin à m'endormir, je suis réveillée par des douleurs très diffuses, dans le dos. Je suis obligée de me lever, de marcher de long en large. Les douleurs finissent par s'estomper au bout de quelques heures, et repartent comme elles sont venues.
Je continue à travailler, malgré des nuits escamotées, et la cadence obligatoire à suivre sous peine d'être reconnue comme "improductive". Je traverse une tempête professionnelle sévère. Mauvaise ambiance, mauvais esprit, et coups bas répétés pendant mes jours libérés. C'est de plus en plus difficile à vivre... Chacun se bat pour son propre compte, en essayant de tirer la couverture de son côté. Chacun pour soi, et reste-t-il un Dieu pour tous ?
Je me demande vraiment comment je vais faire pour m'accrocher à ce décor insipide et artificiel. L'univers de la banque est vraiment cruel. Impitoyable, à la Dallas (promotions canapé, machinations, intrigues et complots, amitiés intéressées et j'en passe !).
Que diable allait-elle faire, dans cette galère ? Rien à voir avec ma personnalité, droite et sans compromis d'aucune sorte. Caractère bien trempé qui ne s'en laisse pas compter, mais qui ne sait pas assez se "vendre", et se défendre. Les ennemis sont féroces, même plus féroces que ce crabe qui m'a déjà pincée, par deux fois...
Et chaque nuit, ces douleurs qui reviennent, plus fort encore les veilles de jours travaillés. J'en arrive à me demander si ces maux ne relèvent pas d'un désordre psychique provoqué par cette ambiance si malsaine.
Et si c'était... Cette interrogation qui s'invite de plus en plus souvent, me pousse à consulter. Médecin traitant, tout d'abord... Qui me rassure - un peu - et semble à cent lieues d'une éventuelle récidive. Après un bref examen, il me rappelle que mon dernier bilan était satisfaisant, et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure.
Mais moi, comme les deux autres fois, je le sais, je le sens...
L'été 2009 passe, hélas pas aussi agréablement que je l'aurais souhaité. Les douleurs vont et reviennent, sont là, sont bien là, mais encore non identifiées. Toujours la nuit. Heureusement, de très longues marches sont possibles le jour, et grosso modo, je refoule mes pressentiments encore injustifiés.
Deux mois plus tard... Il faut se rendre à l'évidence. La souffrance augmente d'intensité, et j'ai de plus en plus de mal à faire surface, après des nuits écourtées.
Au travail, c'est l'horreur ! Je n'arrive plus à suivre, et je dois faire face à des regards inquisiteurs, toujours aussi exigeants. Je me sens à bout de forces.
Octobre 2009 : le moment est venu de prendre les choses en mains, sans plus de détour.
Médecin traitant, à nouveau. Contrôle marqueurs. En hausse sensible. Puis nouveau contrôle, et nouvelle hausse, sensible.
Scintigraphie osseuse - enfin - depuis le temps que je la réclamais à corps et à cris ! 3 années sans, ça me paraissait assez déraisonnable, mais bon, je suis suivie dans un Centre de Soins réputé pour son sérieux en matière de suivi.
Verdict : métastases osseuses.
Le cancer "primitif" n'est donc plus en sommeil. Nous entrons dans la phase de la saison 3.
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En pleine tempête
05/04/2010 17:56
Novembre 2009
La découverte des métastases osseuses est un choc des plus redoutés, et d'autres découvertes vont suivre, maintenant que le corps médical s'intéresse de plus près à mes symptômes.
Il en faut du temps avant d'être prise au sérieux, et pendant ce temps, la maladie galope, et s'étend... Qui va payer ? Le médecin ou le patient ? La réponse est des plus évidentes. On attend qu'il y ait quelque chose (de grave) à soigner, pour tout mettre en oeuvre. J'ose dire ici que le suivi en Oncologie n'est pas aussi sérieux qu'il devrait l'être, et que de grosses erreurs sont commises, en toute impunité.
Plusieurs cas pourraient le confirmer. Et que dire de mon Médecin Traitant, si peu informé, et qui insistait sur le fait qu'il était impossible que ce soit des métastases osseuses.
Bein voyons... après deux récidives, comment imaginer une troisième, plus virulente encore ? Combien d'années de médecine faut-il pour en arriver là ?
Dans la série "découverte", on diagnostique un épanchement pleural, qui après ponction, révèle des métastases dans la lymphe. Micronodule pleural, on le sait maintenant...
Et tout le reste... Car les dégâts sont assez étendus, tout en ne touchant pas des organes "vitaux". C'est déjà une chance dans mon grand malheur !
Me voilà, aujourd'hui, au bout de 4 mois d'un affreux traitement. Déjà 5 cures de chimiothérapie bien tassée (Taxotère/Avastin), et bientôt un nouveau bilan d'évaluation pour tirer des conclusions quant à l'efficacité du protocole.
Je sais déjà qu'il s'avère efficace, et que le mal a régressé. Reste à continuer sur cette lancée, en se persuadant que tous ces vilains effets secondaires ne sont pas endurés pour rien, et que j'avance vers un mieux-être que je n'aurai pas volé.
Toutefois, je reste lucide, et ne perds pas de vue ce superbe constat que m'a livré mon Oncologue, la deuxième fois que je le voyais :
- Je ne vous guérirai pas, Madame...
Comme c'est sympathique, Docteur, de me faire cette confidence ! Je la trouve plutôt malvenue, stupide et mal livrée. Vous ne savez rien de moi. Imaginez que le soir même, je me sois jetée sous une rame de métro, avec cette phrase en tête ! C'est déplorable, je vous assure, tout à fait déplorable !
Le pire dans tout ça, c'est que j'ai besoin de vous, et de votre "Science", pour m'amener, au mieux, à une stabilisation quasi-miraculeuse, si j'ai bien compris !
Justement... "miraculeuse"... Savez-vous que les choses sont régies par un Etre Supérieur, qui lui est doté de pouvoirs régénérants ?
Je lui fais confiance, ma vie est entre ses mains plus qu'entre les vôtres, et son coeur est plein d'amour pour les pauvres créatures en souffrance.
S'il voulait bien m'accorder une rémission, qui me permettrait de rester auprès des miens, comme je lui en serais reconnaissante au bout de cette épreuve abominable...
Ma vie est entre ses mains, il est Dieu d'Amour et de Lumière, et nous fêtons sa résurrection aujourd'hui, en ce Lundi de Pâques où ce blog commence à vivre.
Comme l'espoir que je m'obstine à cultiver, sous les giboulées et l'adversité.
Comme l'espoir auquel je m'accroche, avec Foi et reconnaissance pour toutes les épreuves déjà traversées, et dépassées, même si j'ai bien conscience d'être une brebis bien frêle et souvent perdue, à l'écart du troupeau.
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